
La nouvelle RT2020, autrement dénommée RE2020 sera mise en vigueur à compter de 2022 pour l’ensemble des constructions neuves. Cette nouvelle norme a pour but de limiter au maximum l’empreinte carbone générée par le secteur immobilier en France. Elle met en place de nouvelles manières de construire en imposant des règles strictes sur le mode de chauffage. Quelles sont les nouvelles normes applicables pour le chauffage dans le neuf ? Quels équipements pour se conformer à cette règlementation ? Le point sur la RE2020 et son application concrète.
RE2020 : Les normes imposées pour le chauffage
En comparaison des normes thermiques précédentes, la nouvelle RT2020 impose aux nouveaux bâtiments un changement drastique sur les équipements et les utilisations de chauffage.
RE2020 : les grandes orientations de cette règlementation
La mise en œuvre de la RE2020 s’inscrit dans le temps long et sur une trajectoire d’exigence progressive depuis sa mise en vigueur. Elle vise trois objectifs principaux à savoir :
- Réduire l’impact carbone de la construction des bâtiments en considérant l’ensemble des émissions du bâtiment dès la construction et sur la durée de son cycle de vie.
- Les nouveaux bâtiments doivent être au minimum à énergie passive, voire même à énergie positive. Ils doivent être énergétiquement autonomes et générer plus d’énergie qu’ils n’en consomment.
- Garantir un confort d’usage par une bonne régulation thermique lors de périodes forte chaleur. La RE2020 a pour objectif d’adapter les nouvelles constructions au changement climatique et à la hausse de température moyenne sans avoir à recourir à d’autres équipements.
La fin du chauffage au fioul et au gaz
Avec pour ambition de décarboner totalement le parc immobilier français, la RE2020 signe la fin pure et simple de l’utilisation des chauffages au gaz et au fioul. Toutes les énergies fossiles sont donc complètement interdites. La nouvelle RT2020 a fixé un seuil de 4 kgs de CO2/m²/an d’émission de gaz à effet de serre pour un logement individuel contre 16 kgs/m²/an pour un appartement. Cela exclut toutefois les chaudières à fioul et à gaz naturel même si elles ne sont pas complètement interdites. En ce qui concerne les maisons collectives, le seuil démarrera à 14 kgs de CO2/m²/an et sera ramené à 6 kgs de CO2/m²/an au cours de l’année 2024.
Selon la RE2020, la consommation de chauffage sera également réduite à 12 kW/h/m² tout au plus, alors même qu’elle était de 50 kW/h pour la RT2012, ce qui représente une énorme réduction. Quant à la consommation d’énergie, le total sera limité à 100kw/h/m².
Les logements intelligents
La norme RE2020 évoque aussi la capacité des logements à stocker de la chaleur pour la restituer au bon moment. Les maisons neuves devront alors exploiter les ressources solaires naturelles pour la construction en tenant compte de l’orientation de la maison, de la disposition des fenêtres et d’autres éléments particuliers. Déjà exigée dans la RT2012, la nouvelle norme met l’accent sur l’isolation thermique afin de conserver la chaleur accumulée pour réduire la consommation de chauffage.
L’utilisation des énergies renouvelables
Enfin, les nouveaux bâtiments devront être équipés d’au moins un système de chauffage impliquant les énergies renouvelables. Les équipements utilisant les énergies présentes dans l’air, l’eau, le sol ou le soleil devront donc être privilégiés pour remplacer petit à petit les sources d’énergie fossile, évitant ainsi également l’utilisation intensive des chauffages électriques. Ces nouvelles règlementations doivent obligatoirement être respectées au risque de ne pas pouvoir obtenir le permis de construire pour d’éventuels projets de construction.
RE2020 : Les chauffages écologiques à privilégier
Les nouvelles règlementations requises par la RE200 démocratisent ainsi les nouveaux moyens de chauffages, beaucoup plus écologiques et moins polluants. Ils fonctionnent à l’aide de ressources naturelles du sol et sont donc inépuisables. Si l’usage de chauffage électrique s’intensifie de plus en plus en raison de son coût d’installation réduit et de sa praticité surtout en tant de chauffage d’appoint, les ménages préfèrent néanmoins réduire son utilisation.
Même si le chauffage électrique est considéré comme écologique et prend une grande part de marché, il reste onéreux pour les particuliers notamment pour chauffer une grande maison. C’est pourquoi le gouvernement propose aux ménages la mise en place de dispositifs alternatifs plus durables, dont les panneaux solaires, le chauffage au bois, la pompe à chaleur ou même le chauffage biomasse. Ce dernier est en réalité un chauffage utilisant des déchets recyclés.

Les panneaux solaires
L’énergie solaire est générée par le biais de panneaux solaires photovoltaïques qu’on installe en général sur le toit d’une maison. Pour pouvoir produire l’énergie, ils sont raccordés à un onduleur qui convertit le courant continu en énergie alternative exploitable, donnant lieu au chauffage. L’énergie puisée dans les rayons de soleil peut aussi être stockée dans une batterie en vue d’une réutilisation au moment opportun selon les exigences de la nouvelle RT2020.
Cependant, ce type d’énergie, bien que 100 % écologique, s’avère difficile à exploiter dans les régions à faible niveau d’ensoleillement et ne pourra donc pas être utilisé sur toute la France. Qui plus est, le coût d’installation élevé ne pourra être rentabilisé qu’au bout de plusieurs années en dépit des aides financières et de l’éventualité d’une revente de la partie de l’énergie générée aux fournisseurs d’électricité publics.
Le chauffage au bois
Il s’agit probablement du moyen de chauffage le plus adapté au logement individuel dans le cadre de la conformité aux nouvelles normes de construction RE2020. En plus d’être un combustible bon marché, son utilisation est très prisée par les ménages grâce à sa capacité à conserver les gaz à effet de serre durant son cycle de vie et à ne les rejeter que lors de la combustion. Contrairement à un chauffage électrique, le chauffage au bois a l’avantage d’économiser environ 50 % d’énergie durant une année.
Par ailleurs, le coût d’installation d’un chauffage au bois est beaucoup plus abordable en comparaison de panneaux photovoltaïques ou d’une pompe à chaleur, bien que des dispositifs plus sophistiqués puissent être installés. La mise en place d’une cheminée, d’un poêle à bois ou d’un poêle à granulés ou à pellets constitue donc un parfait compromis aussi bien écologique qu’économique pour les maisons neuves.
La pose de ce type d’équipement ne demande qu’un approvisionnement en bois une fois par an pour un prix annuel de moins de 1000 euros pour un logement individuel et des frais d’entretien qui s’élève à 100 euros par an environ. Ces équipements écologiques font aussi bénéficier de crédits d’impôt pour financer l’installation.
La pompe à chaleur
La pompe à chaleur est probablement l’équipement le plus soutenu par la norme RE2020. Dotée d’un coefficient de performance (COP) supérieur, elle se trouve au cœur du nouvel objectif de bâtiment positif (BEPOS). Effectivement, la PAC est capable de générer quatre fois plus d’énergie qu’elle n’en consomme, ce qui constitue une performance énergétique plus que positive.

On trouve différents types de PAC qui exploitent diverses méthodes de production de chaleur issue des ressources naturelles à savoir : la PAC air-air, la PAC air-eau et la PAC géothermique. Ce dispositif permet aussi de produire de l’eau chaude sanitaire grâce au raccordement à un chauffe-eau solaire ou à un chauffe-eau thermodynamique. Par contre, la pompe à chaleur est plus ou moins onéreuse à l’achat et sera rentabilisée sur de nombreuses années en dépit des aides financières de l’État pour sa mise en place.
En outre, la PAC couvre en général 80 % des besoins en chauffage d’un logement et son efficacité est grandement optimisée dans les régions à forte température. Elle est souvent associée à un chauffage d’appoint pour une performance thermique optimale notamment dans les régions où les températures sont les plus extrêmes.
En résumé
De nombreux paramètres entrent en compte dans le choix du chauffage imposé par la norme RE2020 comme la surface à chauffer, le budget et la zone géographique où se situe le bâtiment. L’utilisation de ces nouveaux moyens de chauffage ne doit pas faire perdre de vue la nécessité d’une évolution des comportements des ménages pour améliorer la production et la conservation de chaleur dans les habitations.
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